Évaluation des particules fines suivant différents scénarios de trafic automobile
Les particules fines PM2.5 sont des polluants atmosphériques très impliqués dans les effets sur la santé. Elles sont formées de différents composés, certains étant directement émis sous forme particulaire, par exemple par les industries ou le trafic automobile. D’autres sont formées dans l’atmosphère par des transformations physico-chimiques agissant sur les émissions initiales gazeuses.
Dans le cadre du groupe de travail Particules de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), nous avions étudié l’évolution des concentrations de fond urbain (loin des sources de pollution, au-dessus des zones urbaines) suivant plusieurs scénarios ambitieux de renouvellement de composition du parc routier sur dix ans, selon que l’on privilégie une motorisation essence, diesel, électrique et autres technologies, avec 2014 comme année de référence. Nous avions montré qu’avec ces scénarios, les concentrations de particules sont réduites en moyenne de 5 à 10 % en France et en Île-de-France.
Grâce à nos récents développements en modélisation multi-échelle et à une thèse Cifre avec la Ville de Paris, nous avons pu affiner l’impact de ces scénarios en estimant les évolutions des concentrations locales dans les rues de Paris. Les concentrations de particules y sont plus élevées que dans le fond urbain, mais aussi plus réduites par les scénarios, jusqu’à 25 % en moyenne.
Cette modélisation nous permet de mieux appréhender l’exposition de la population aux polluants. En moyenne annuelle, en considérant uniquement les concentrations de fond urbain, les scénarios suppriment l’exposition de la population parisienne au-dessus des 20 µg/m3 réglementés en Europe. Toutefois, la modélisation multi-échelle montre que plus de 20 % de la population parisienne serait encore exposée à des concentrations supérieures à ces 20 µg/m3. Sachant que le seuil recommandé par l’Organisation mondiale de la santé est de 5 µg/m3, ces travaux suggèrent la nécessité d’actions volontaires fortes pour limiter les concentrations urbaines.
