Share

Une politique partenariale pour une dynamique de projets

L’École des Ponts ParisTech met en œuvre sa stratégie de recherche au moyen d’une politique dynamique d’alliances et de partenariats avec les acteurs académiques, les organismes publics et les entreprises. Trois vecteurs sont privilégiés : la recherche contractuelle, les chaires et le Co-Innovation Lab des Ponts.

La recherche contractuelle

Suivant les recommandations de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES), la politique de recherche partenariale de l’École des Ponts ParisTech se développe de façon à affronter le risque de diminution du soutien de l’État. Le modèle économique est mis en œuvre conjointement avec les chercheurs, porteurs scientifiques des contrats.
En 2021, le chiffre d’affaires facturé s’élève à 10,2 M€, en progression de 3,7 % par rapport à 2020. Les recettes commerciales en provenance des entreprises représentent 55 % de l’ensemble, contre 60 % l’année dernière. Cette légère diminution matérialise le rééquilibrage en cours du portefeuille d’activités entre les donneurs d’ordres privés et publics, de sorte à limiter et contrôler l’exposition de l’École aux risques économiques.

Typologie des recherches

LES CHAIRES

Depuis une quinzaine d’années, l’École des Ponts ParisTech développe avec les entreprises des partenariats de recherche de moyen ou long terme, sous la forme de chaires. Porteurs d’innovation, les programmes scientifiques qui structurent ces chaires sont élaborés pour répondre aux besoins des entreprises partenaires. Les chaires font aussi le lien entre recherche fondamentale et enjeux sociétaux. Elles exigent une forte implication des chercheurs et favorisent la communication scientifique vers d’autres publics que celui de la recherche.
Les programmes scientifiques qui structurent ces chaires s’inscrivent dans les quatre enjeux socio-économiques stratégiques de l’École et portent sur des problématiques en lien avec la transition environnementale. En 2021, 15 chaires ont été portées par l’École des Ponts ParisTech ou sa Fondation.

LE CO-INNOVATION LAB DES PONTS

Le Co-Innovation Lab des Ponts rassemble, dans un même espace et sur des thématiques connexes, trois plateformes d’envergure : Build’In pour la construction numérique intégrant fabrication additive, vision augmentée et robotique ; Mµ pour la modélisation de la mobilité urbaine ; Fresnel pour l’observation multi-échelle des risques en hydrologie urbaine.

BUILD’IN

En 2021, malgré la situation sanitaire, Build’In a signé des contrats de recherche et développement avec Michelin, Arcora, Coudamy Architectures et Vinci Construction.
L’équipement de la plateforme a été renforcé par l’acquisition d’une nouvelle tête d’impression 3D de matériaux cimentaires et d’un laser tracker permettant le recalibrage très précis des robots et des objets.
La plateforme numérique est désormais pleinement opérationnelle. Véritable infrastructure numérique intégrant les outils logiciels développés au sein de Build’In, ce framework permet un déploiement rapide de méthodes numériques pour mieux valoriser les résultats de la recherche auprès de partenaires industriels.

PLATEFORME Mµ

Après une année 2020 consacrée à la recherche fructueuse de partenaires, 2021 s’est concentrée sur la constitution de l’équipe et le lancement des travaux de recherche en vue du déploiement des premiers outils de modélisation.
La plateforme Mµ se nourrit des travaux menés dans le cadre de la chaire « Simulation et économétrie de la mobilité territoriale », autour de quatre axes :

  • L’analyse statistique et la prospective de la demande de mobilité, à partir d’enquêtes classiques et de bases massives de « traces mobiles » par GPS. Une thèse de doctorat sur la prospective 2050 d’une mobilité bas carbone pour les personnes vivant en Île-de-France a démarré en 2021.
  • La connaissance et la prospective de l’offre de mobilité, dans le but de concevoir des formes de mobilité « low carb » et « low cost ». Il s’agit d’étudier le bilan carbone des modes de transport terrestre en considérant le cycle de vie, les énergies et les matériels. Le trafic et les coûts de production de services de mobilité partagée sont en cours de modélisation avec, en 2021, un focus spécial sur les services de trottinettes électriques partagées.
  • L’économie de la mobilité. Il s’agit de réaliser des modélisations technico-économiques de services de mobilité à des fins prospectives et de lancer un travail de recherche sur les permis de mobilité.
  • La simulation de l’offre-demande de la mobilité. Il s’agit d’effectuer un travail de reconception du simulateur CapTA sur réseau de transport collectif, de faire une revue critique des simulateurs multi-agents (SMA) orientés Mobilité et Trafic et de développer des modélisations spécifiques pour du transport à la demande. Des travaux connexes et complémentaires ont été entrepris à la demande d’industriels (Renault, PMP).

FRESNEL

Plusieurs nouveautés ont marqué l’année 2021 de la plateforme Fresnel.

  • Expérimentations : Fresnel s’est enrichie d’un scintillomètre laser (projet ANR EVNATURB) adapté à la mesure des flux convectifs sur de courtes distances (environ 100 mètres). Il sera utilisé pour parfaire l’estimation du bilan énergétique des solutions fondées sur la nature (SFN), dans une perspective d’atténuation des îlots de chaleur. La plateforme s’est également dotée d’un anémomètre sonique 3D très haute résolution (100 Hz) et d’une mini-station météo (projet ANR RW-Turb).
  • Modélisations : une modélisation a été développée pour évaluer le rapport coût/efficacité de scénarios multi-échelles de SFN, combinant les impacts hydrologiques avec l’estimation des coûts du cycle de vie. Un outil de modélisation stochastique (scénarios de précipitations et comportement hydrologique du complexe substrat/drainage) a également été finalisé pour dimensionner les toitures végétalisées dans le respect du contexte réglementaire local. Il clôt la première phase de recherche collaborative avec Soprema sur le thème « Zéro rejet sur la toiture ».
  • Développement numérique et gain d’autonomie : de nouvelles fonctionnalités de la plateforme SaaS RadX ont été ajoutées, comme la possibilité de sauvegarder les sélections d’analyses, d’exporter des graphiques générés dynamiquement ou encore de géolocaliser les utilisateurs. Les données de l’anémomètre sonique 3D et de la mini-station météorologique ont également été intégrées à cette plateforme, en coïncidence temporelle avec les données radar, ce qui permet notamment de compléter l’analyse des précipitations en temps réel et de les utiliser pour des prévisions à court terme.